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Page:Mary - Roger-la-Honte, 1887.djvu/27

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Et elle fut reprise de convulsions, la face rouge, les yeux retournés.

Henriette la porta sur la chaise pendant que Roger murmurait :

– C’est singulier… Je vais envoyer Victoire chercher le médecin !…

– C’est inutile, fit Henriette d’une voix brève… craignant que le médecin devinât la cause secrète de cet état nerveux…

Laroque enveloppa la mère et la fille d’un regard soupçonneux. Cependant, la petite s’étant calmée, Roger songea à partir.

– Peut-être rentrerai-je encore très tard, dit-il. Ne m’attendez pas…

Il resta un moment devant sa femme comme s’il avait voulu lui parler, puis sortit, sans ajouter un mot.

Et il y avait une demi-heure à peine qu’il n’était plus là, que dans la rue, en bas de la maison, des gens accouraient.

La mère Dondaine – le surnom d’une bonne vieille très connue de Ville-d’Avray, et qui s’occupait du ménage de Larouette – la mère Dondaine, à son heure habituelle, s’était présentée à la maison ; elle avait été surprise, en montant, de trouver toutes les portes ouvertes, mais elle s’était dit que, sans doute, son client avait été plus matinal, ce jour-là, et devait se promener aux environs.

Quand elle eut balayé et épousseté, elle voulut faire la chambre de Larouette. Mais là elle resta sur le seuil, les yeux écarquillés, n’osant avancer. Le secrétaire mis au pillage, les chaises et la table renversées, tout indiquait une lutte, et le cadavre de Larouette, raide, la poitrine trouée d’une balle, accusait hautement le meurtre, et non un suicide.

Elle se pencha sur le corps de Larouette et constata bien vite que ce n’était plus qu’un cadavre, que tous les soins seraient inutiles.