Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/63

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dit celui-ci, lorsqu’il eut entendu le récit du songe. Cette chevelure mêlée, image de la pensée humaine, signifie qu’en toi sera coupé le réseau de la corruption ; ces colliers et ces insignes royaux tombés à terre sont les emblèmes des grandeurs que tu laisseras, pour vivre sous le joug de la loi. »

Sans doute, cette grave explication ne suffit pas pour rassurer Gôpâ, et, plus que jamais, elle se méfia des desseins de son époux. Au reste, le Bôdhisattva ne dissimula pas davantage, et se rendit chez le roi pour obtenir un consentement que, dans son respect filial, il jugeait nécessaire.

« Que faut-il pour te faire changer d’avis ? demanda le malheureux père ; dis-le, je te le donnerai. Moi-même, ce palais, ces serviteurs, ce royaume, prends tout.

— Seigneur, je désire trois choses, pouvez-vous me les accorder ? Que la vieillesse ne s’empare jamais de moi ; que la maladie ne m’attaque pas, et que ma vie soit illimitée.

— Hélas ! tu demandes les seuls dons qu’il ne soit pas en mon pouvoir de t’accorder. »

Et ce vieillard, ce roi, descend jusqu’aux supplications ; il pleure, il menace, il se traîne aux pieds de ce doux