Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/64

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entêté que rien ne peut fléchir. Mais Siddhârtha le veut ; c’est une révolte ouverte.

Puisqu’il le faut, Souddhôdana montera lui-même la garde aux portes de la cité, avec ses trois frères ; cinq cents jeunes nobles veilleront nuit et jour sur les remparts ; des grillages seront placés aux œils-de-bœuf et aux terrasses des palais ; et vous, belles esclaves, n’interrompez pas un instant vos chants et vos danses ; faites oublier au jeune homme cette vocation importune, et enivrez-le en déployant les séductions des femmes.

Cette dernière recommandation était peut-être superflue ; n’importe, le Bôdhisattva est prisonnier dans sa propre demeure ; qu’il aille ou qu’il vienne, il n’est jamais perdu de vue. C’est alors que les dieux frappent un dernier coup. En revenant du jardin de plaisance, le prince trouve sur son passage un homme à la contenance modeste, aux yeux baissés, portant avec dignité une longue robe rougeâtre et un vase pour recueillir les aumônes. Cette fois, Siddhârtha n’a pas besoin d’explication ; il reconnaît aussitôt un religieux voué aux austérités[1]. « Ce-

  1. C’est un dieu lui-même qui a pris cette forme.