échappés du milieu de ses sourcils, de la touffe Ournâ[1], se répandirent sur le monde en lumières de diverses couleurs. La terre s’ébranla, et le ciel était si rempli par la foule des dieux qu’on n’aurait pu y trouver la place d’un cheveu. Depuis les quatre grands rois de l’espace[2] jusqu’aux démons blancs qui avaient défendu Siddhârtha dans le conseil infernal, tous vinrent le complimenter ; et voyez comme chacun s’incline devant le succès ! Le vil Mâra, qui devait au moins se tenir à l’écart, osa féliciter son ennemi d’avoir atteint l’intelligence suprême. Mais, loin d’être adouci par de si plates adulations, le Bouddha lui répondit sévèrement : « Tant que je n’aurai pas enseigné la loi aux hommes, tant que mes religieux ne seront pas disciplinés, éclairés, affermis dans la foi, je ne jouirai pas de la délivrance complète. »
Quant aux louanges des dieux, celui qui avait en partage la sagesse et la douceur les reçut sans fierté et sans étonnement. Notez que si le Bouddha n’essaye