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CHAPITRE IV.

Observation sur l’état de dégradation auquel les Femmes sont réduites par différentes causes.

Il est, je crois, évident que la Femme est naturellement foible ou dégradée par le concours des circonstances ; mais j’appliquerai simplement à cette proposition un raisonnement que j’ai entendu répéter souvent en faveur de l’aristocratie ; c’est que la totalité du genre humain ne peut pas être homogène, parce que les esclaves soumis qui se laissent enchaîner complaisamment, sentiroient leur propre dignité et rejetteroient leurs fers. Les hommes, ajoutent ces raisonneurs, se soumettent par-tout à l’oppression ; quand ils parviennent à se débarasser du joug, au lieu de profiter de ce moment pour assurer leurs droits naturels, ils ne tardent pas à recourber la tête : mangeons et buvons, disent-ils, car nous mourons demain ; je crois, par analogie, que les Femmes sont également dé-