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fisante pour le développement des facultés.

Je me suppose maintenant sur une éminence d’où je découvre le monde depouillé de tous ses charmes faux et séducteurs : la pureté de l’atmosphère me permet de voir chaque objet dans son vrai point de vue ; mon cœur est tranquille ; je suis calme comme l’aspect d’un beau matin, quand les nuages se déroulant peu à peu, dévoilent silencieusement les beautés de la nature raffraichie par le repos.

Sous quel jour le monde s’offre-t-il à mes regards ? Je frotte mes yeux, et je crois sortir d’un songe agréable.

Je vois les enfans des hommes, poursuivre des ombres fugitives, et épuiser soucieusement leurs forces à nourrir des passions qui n’ont point d’objet correlatif ; — si toutefois l’excès de ces impulsions aveugles, caressé par ce guide infidèle, mais constamment suivi, l’imagination, n’a pas pour but de rendre plus sages, les hommes à courte vue, en les préparant pour quelque autre part ; ou, ce qui revient au même, quand ils poursuivent un bien présent qui n’existe pas.

Après avoir considéré les objets sous ce