Les moralistes conviennent unanimement qu’à moins que la vertu ne soit nourrie par la liberté, elle n’atteindra jamais le dégré de force dont elle est susceptible. — Ce qu’ils disent de l’homme, je l’étends à toute l’humanité ; j’insiste pour que, dans tous les cas, la morale puisse avoir pour base des principes immuables, et je soutient qu’on ne peut donner le nom de raisonnable ou de vertueux à l’être qui obéit à toute autre autorité qu’à celle de la raison.
Pour rendre les Femmes des membres vraiment utiles à la société, je prétends d’abord qu’on devroit, en cultivant leur entendement sur un plan plus vaste, les mener à un amour raisonnable de leurs pays, à une amour fondé sur la connoissance, parce que tout le monde sait que nous nous intéressons peu à ce que nous ne comprenons pas ; et pour donner à cette connoissance générale l’importance qu’elle mérite, je me suis efforcée de prouver que les devoir particuliers ne sont jamais bien remplis, tant que le cœur n’est pas développé par l’esprit, et que les vertus publiques ne sont qu’un composé des ver-