Page:Masoin - Nadine, 1914.djvu/105

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La vieille poursuivit :
La vieille poursuivit : — Quand je n’y serai plus,
La maison est à toi et ses meubles inclus,
C’est tout le pauvre bien qu’en partant je te laisse.
Ton travail suffira, c’est meilleure richesse ;
Puis Pierre reviendra et vous vous marierez.
Sous le ciel du bonheur ensemble vous vivrez
Et vous vous souviendrez parfois de votre tante…
Mais, dis-moi, que fait Pierre ? Ah ! je serai contente
De le voir près de nous ! Ne va-t-il pas venir ?

Nadine aurait voulu ne pas se contenir
Et pouvoir jeter là son cœur comme du verre
Qui se brise en tombant sur les parvis de pierre
Et crier sa douleur ; mais gardant son secret
Elle dit simplement :
Elle dit simplement :— Pierre tarde, il est vrai,
Peut-être qu’au printemps il fera le voyage ;
Maintenant il travaille.
Maintenant il travaille.— oui, il a du courage.
Dit la vieille, il est travailleur comme pas un.
Avec son caractère il doit plaire à chacun !

Et son regard suivit le jeu léger des flammes
Qui léchaient les chenets de leurs sanglantes lames.

L’ombre était descendue autour de leurs pensers
Ainsi que dans la chambre ; et les doigts enlacés