Page:Masoin - Nadine, 1914.djvu/111

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Dans la tombe avec moi.
Dans la tombe avec moi.— C’est votre dernier mot !
— Je n’en dirai point d’autre.
— Je n’en dirai point d’autre.— on le verra bientôt,
Dit l’homme furibond. Et l’œil plein d’arrogance
Il s’en fut du logis ruminant sa vengeance.

C’est la nuit, nuit douce et suave de parfums
Qui montent de la terre et de ses sillons bruns.
Une fraîcheur descend des vertes chevelures
De la forêt pensive, et dans la plaine obscure,
Comme une meule aux champs dans les soirs langoureux,
Le village repose, et des sommeils heureux
Respirent sur la terre au paradis des rêves.

Soudain, une étincelle a jailli et s’élève
Dans l’ombre. Une lueur illumine les toits
Et sinistre rougit l’horizon en émoi.
Vite au clocher, sonneur ! Réveille les murailles
De tes bras vigoureux ! Que la cloche s’en aille
Rapide et frémissante au chevet des dormeurs
Secouer les repos et hâter les lenteurs !
Hardi ! sonneur ! hardi ! Et les cloches branlantes
Comme en un cauchemar de colères hurlantes
Fusent de tous côtés. À ce bruit, le clocher
S’effare et se démène, et les chiens attachés