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Page:Masoin - Nadine, 1914.djvu/62

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Vers les maisons de paix aux fourrures d’hermine.
Une molle fumée en spirales câlines
Respirait sur les toits comme un souffle d’enfant
Et s’évanouissait aux caresses du vent.
Son regard embrassa la vision bénie
Qui chantait à son œil la joie évanouie.
Il cherchait à l’écart, derrière les sapins
Qui se tendaient la main, les toits du vieux moulin ;
Et quand il reconnut la maison paternelle
Qui l’avait jusqu’alors abrité sous son aile,
Où les jours s’écoulaient au fil bleu du bonheur,
Aux refrains du travail, comme un ruisseau jaseur,
Alors il entendit toutes les choses mortes
Du tranquille passé qui frappaient à la porte
De son cœur, et il crut qu’il en allait mourir.
Nadine était venue en ses bras se blottir,
Elle appuyait son front sur l’épaule de Pierre
Regardant avec lui la neige immense, austère,
Qui s’étendait partout sous la froideur des cieux.

Pierre lui dit alors :
Pierre lui dit alors :— Adieu, Nadine !
Pierre lui dit alors : — Adieu, Nadine !— Adieu,
Répondit-elle, adieu !
Répondit-elle, adieu !Et leurs mains se joignirent,
Et Pierre ayant donné aux lèvres qui l’attirent
Le baiser des amours fidèles, s’éloigna.

L’œil fixé à ses pas, Nadine restait là



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