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une cause célèbre
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et que l’arrêtiste prétend pourtant résumer en dix lignes sans même daigner nous donner les noms des parties ou de leurs avocats. C’est cette lacune que nous nous proposons de combler.

L’affaire se déroule à Waterloo, Bas-Canada, ainsi qu’on disait en 1866.

Mais je vous entends vous récrier : Holà ! une cause célèbre à Waterloo !!! et en 1866 !!! Elle est bonne celle-là !

Et pourquoi pas ? Vous saurez que Waterloo, il y a soixante ans, comptait sa douzaine d’avocats. Nous convenons que ce n’étaient pas tous des Laflamme, des Geoffrion ou des Dorion. Comme tout effet procède d’une cause, il faut croire que tous n’étaient pas des juristes à effet… C’est d’une logique assez rigoureuse et la tradition et les registres officiels n’y contredisent du reste pas. Au surplus, Waterloo n’a fourni, comme apport, que la lice de ce tournoi où tout n’est pas homérique, comme vous l’allez voir.

Vous ne vous attendez pas à un drame de cour d’assises, genre Marie Lafarge, ou à une affaire Tichborne. Non, il s’agit tout bonnement d’une poursuite en recouvrement d’une somme infime de 1,20 $. Aussi bien, c’est moins le montant en litige que le principe en jeu qui rend l’affaire intéressante. Il convient aussi d’ajouter que la qualité des personnages qui évoluent est de nature à donner du relief à ce procillon qui, autrement, ne ressortirait sans doute pas à la juridiction des causes célèbres.

Le demandeur était l’abbé Joseph Gaboury, curé de Sainte-Cécile, l’une des deux paroisses du canton de Milton, l’autre étant Saint-Valérien. Il ne faut pas séparer à Milton ce que Dieu a uni à Rome ! Le même comté de Shefford s’est montré aussi respectueux de cette maxime en ce qui concerne saint Joachim et sainte Anne.

Le défendeur était Pierre-Honoré Guyon, un paroissien du demandeur.