J’étais donc retourné voir ce pays au charme si enivrant ; j’avais visité Naples et Capri, puis Sorrente, tous ces sites pittoresques et d’une si captivante beauté qu’embaument les senteurs des orangers, et tout cela au lendemain d’une aussi inoubliable soirée. Je vivais dans le plus indicible des ravissements.
Une semaine après, nous étions à Rome.
À peine étions-nous descendus à l’Hôtel de la Minerve, qu’une très gracieuse invitation à déjeuner nous arriva du directeur de l’Académie de France, membre de l’Institut, l’illustre peintre Ernest Hébert.
Il avait, à cette occasion, réuni quelques pensionnaires. Des fenêtres ouvertes du salon directorial où s’étalent les magnifiques tapisseries de De Troy, représentant l’histoire d’Esther, nous pouvions aspirer les tièdes haleines de cette journée tout à fait exquise.
À l’issue du déjeuner, Hébert me pria de lui faire connaître quelques passages de Marie-Magdeleine. Des nouvelles flatteuses lui en étaient venues de Paris.
Le lendemain, les pensionnaires de la Villa m’invitèrent à leur tour. Ce fut avec une bien vive émotion que je me retrouvai dans cette salle à manger, au plafond en forme de voûte, où mon portrait était appendu à côté de ceux des anciens Grands-Prix ; après le déjeuner, c’est dans un atelier donnant de plain-pied sur le jardin, que je pus contempler le Gloria Victis, ce splendide chef-d’œuvre destiné à immortaliser le nom de Mercié.
Venant de vous parler de Marie-Magdeleine, je vous confesserai, mes chers enfants, que, comme j’en avais eu le pressentiment, cet ouvrage devait finir