par avoir les honneurs de la scène. Cependant, il me fallut attendre trente ans pour posséder cette bien douce satisfaction. Elle vérifiait l’opinion que je m’étais faite de ce drame sacré.
Ce fut M. Saugey, l’habile directeur de l’Opéra de Nice, qui, le premier, eut cette audace. Il n’eut qu’à s’en féliciter, et, pour ma part, je l’en remercie grandement.
Notre première Marie-Magdeleine, au théâtre, fut Lina Pacary. La voix, la beauté, le talent de cette artiste de race la désignaient pour cette création et, lorsque plus tard le même grand théâtre donna Ariane, l’interprète tout indiquée fut encore Lina Pacary dont les succès ininterrompus consacrèrent sa vie théâtrale vraiment admirable.
L’année suivante, ce fut mon cher ami et directeur, Albert Carré, qui fit représenter l’œuvre au théâtre de l’Opéra-Comique. J’eus la bonne fortune d’y avoir comme interprètes : Mme Marguerite Carré, Mme Aïno Ackté et Salignac.
Marie-Magdeleine m’avait donc fait revivre à Rome dans son bien cher souvenir. Il en fut naturellement question au cours de ces promenades idéalement belles que je fis avec Hébert dans la campagne romaine.
Hébert était non seulement un grand peintre, mais il était encore poète et musicien distingué. En cette dernière qualité, il participait à un quatuor qui se faisait souvent entendre à l’Académie.
Ingres, qui fut aussi directeur de l’Académie, jouait du violon. Comme on demandait un jour à Delacroix ce qu’il pensait du violon d’Ingres : « Il en joue comme