On sait que les oratorios d’Hændel rendirent fameux le succès de ces concerts.
Un jour, par une neigeuse matinée de janvier, Hartmann me présenta à Lamoureux, qui habitait un grand chalet dans un jardin de la cité Frochot. J’avais apporté avec moi le manuscrit d’Ève, mystère en trois parties.
L’audition eut lieu avant le déjeuner. Au café, nous étions tout à fait d’accord.
L’ouvrage allait entrer en répétition avec les acclamés interprètes : Mme Brunet-Lafleur, MM. Lassalle et Prunet.
Les Concerts de l’Harmonie sacrée eurent à leur programme du 18 mars 1875 Ève, ainsi qu’il avait été convenu.
Malgré la superbe répétition générale qui avait eu lieu dans la salle complètement vide, — c’est précisément le motif pour lequel j’y assistai, car je commençais, alors déjà, à me soustraire aux émotions des exécutions publiques, une anxiété secrète m’agitait et j’allai attendre, dans un petit café voisin, les renseignements que devait m’apporter mon ancien camarade Taffanel, premier flûtiste, alors, à l’Opéra et aux Concerts de l’Harmonie sacrée. — Ah ! mon cher Taffanel, ami disparu que j’ai bien aimé, comme ton affection et ton talent m’étaient précieux, alors que tu dirigeais, comme chef d’orchestre, mes ouvrages à l’Opéra !
Après chaque partie, Taffanel traversait la rue en courant et me communiquait des nouvelles bien réconfortantes. Après la troisième partie, toujours très encourageant, il me dit avec précipitation que tout