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PRÉFACE
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il les a bien mérités l’un et l’autre par son labeur fécond. D’aucuns furent les hommes d’une chose, d’une symphonie, d’un opéra ; lui se lança dans toutes les manifestations de son art, et dans toutes il remporta la victoire. Des mélodies, mais c’est à elles qu’il dut ses premiers succès populaires ! Que de pianos sur les pupitres desquels l’on feuillette les Poèmes d’Avril, et que de jeunes filles obtiennent l’admiration des auditeurs en faisant valoir les trois strophes mouvementées de la Chanson d’amour ! Sa réputation parmi les musiciens naquit de son œuvre symphonique. La partition de scène des Érinnyes, les Scènes alsaciennes, les Scènes pittoresques abondent en trouvailles expressives…

Le Massenet des oratorios ne peut être négligé ; malgré sa réputation justifiée de musicien de la femme, il s’attaqua à des poèmes bibliques et peignit une Ève, une Vierge, et surtout une Marie-Magdeleine, d’un dessin très pur. Il y a quelques années, j’ai entendu la réalisation théâtrale de Marie-Magdeleine et je me suis complu dans