avec un luxe inusité. Je lui dus une distribution magnifique avec Mmes Fierens et Lureau-Escalaïs, MM. Vergnet et Delmas. Le ballet, très important et mis en scène d’une façon féerique, eut comme étoile Rosita-Mauri.
L’ouvrage, quoique fort ballotté dans la presse, arriva cependant à avoir plus de quarante représentations.
D’aucuns étaient heureux de chercher noise à notre directeur, qui jouait sa suprême carte, étant arrivé aux derniers mois de son privilège. Peines inutiles : Gailhard devait reprendre peu de temps après le sceptre directorial de notre grande scène lyrique, où je le retrouvai associé à E. Bertrand, lors de l’apparition de Thaïs, dont je parlerai.
À ce propos, quelques vers du toujours si spirituel Ernest Reyer me reviennent à la pensée. Les voici :
Le « Mage » est loin, « Werther » est proche,
Et déjà « Thaïs » est sous roche ;
Admirable fécondité…
Moi, voilà dix ans que je pioche
Sur le « Capucin enchanté ».
Il vous étonne, mes chers enfants, de n’avoir jamais vu jouer cette œuvre de Reyer. En voici le sujet raconté par lui-même, avec un sérieux des plus amusants dans l’un de nos dîners mensuels de l’Institut, à l’excellent restaurant Champeaux, place de la Bourse.
- « Acte premier et unique !
« La scène représente une place publique ; à gauche l’enseigne d’une taverne fameuse. Entre par la droite