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Page:Massenet - Mes souvenirs, 1912.djvu/197

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MES SOUVENIRS
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presque sur mes feuilles avec un sans-gêne qui me ravissait, ne pouvait admettre un si étrange et bruyant clapotage, et chaque fois qu’il se produisait, il allongeait la patte et montrait ses griffes comme pour le repousser !

Je connais une personne qui aime, non pas davantage, mais autant que moi les chats, c’est la gracieuse comtesse Marie de Yourkevitch, qui remporta la grande médaille d’or pour le piano, au Conservatoire impérial de musique de Saint-Pétersbourg. Elle habite à Paris, depuis quelques années, un luxueux appartement, où elle vit entourée de chiens et de chats, ses grands amis.

« Qui aime les bêtes aime les gens », et nous savons que l’aimable comtesse est un vrai mécène pour les artistes.

L’exquis poète Jeanne Dortzal aussi est un ami de ces félins aux yeux verts, profonds et inquiétants ; ils sont les compagnons de ses heures de travail !

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je terminai Thaïs, rue du Général-Foy, dans ma chambre, dont rien n’aurait troublé le silence, n’eût été la crépitation des bûches de Noël qui flambaient dans la cheminée.

À cette époque, je n’avais pas encore, comme je l’ai eu depuis, un monceau de lettres auxquelles il me fallait répondre ; je ne recevais pas cette quantité de livres que je dois parcourir pour en remercier les auteurs ; je n’étais pas absorbé, non plus, par ces incessantes répétitions ; enfin, je ne menais pas encore cette existence que, volontiers, je qualifierais d’infernale, si je n’avais pris l’habitude de ne pas sortir le soir.