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CHAPITRE XXII

DU TRAVAIL !…
TOUJOURS DU TRAVAIL !…



L’année précédente, au commencement de l’hiver, Henri Cain avait proposé à Henri Heugel, pour me le faire accepter plus sûrement, sachant l’empire qu’il avait sur moi, un poème tiré du célèbre roman d’Alphonse Daudet : Sapho.

J’étais parti pour les montagnes, le cœur léger. Pas de direction du Conservatoire, plus de classes, je me sentais rajeuni de vingt ans ! J’écrivis Sapho avec une ardeur que je m’étais rarement connue jusqu’alors.

Nous habitions une villa, où je me sentais si loin de tout, de ce bruit, de ce tumulte, de ce mouvement incessant de la ville, de son atmosphère enfiévrée ! Nous faisions des promenades, de grandes excursions en voiture, à travers ce beau pays, tant vanté pour la variété de ses sites, mais alors encore trop