Le rêve commençait. Faut-il dire tout ce qu’eurent de merveilleux ces jours passés comme un songe, dans ce paradis dantesque, au milieu de ce décor splendide, dans ce luxueux et somptueux palais, tout embaumé par la flore des tropiques ?
Ce palais, dont les tours génoises rappelaient le quinzième siècle, révélait, par son aspect grandiose, ces incomparables richesses intérieures offertes à l’admiration, dès que l’on y avait pénétré.
En venant décorer Fontainebleau, le Primatice n’avait point négligé, arrivant d’Italie, de s’arrêter en cet antique manoir de l’illustre famille des Grimaldi. Ces plafonds admirables, ces marbres polychromes, ces peintures que le temps a conservées, tout donnait à cette opulente demeure, avec le charme souriant, une imposante et majestueuse beauté. Mais ce qui dépassait, en cette fastueuse ambiance, tout ce qui nous parlait aux yeux, ce qui allait à l’âme, c’était la haute intelligence, cette bonté sereine, cette exquise urbanité de l’hote princier qui nous avait accueillis.
La première du Jongleur de Notre-Dame eut lieu à l’Opéra de Monte-Carlo, le mardi 18 février 1902. Elle avait pour protagonistes superbes MM. Renaud, de l’Opéra, et Maréchal, de l’Opéra-Comique.
Détail qui relève de la faveur qu’on voulut bien lui faire, c’est que l’ouvrage fut joué quatre fois de suite pendant la même saison.
Deux ans après, mon cher directeur, Albert Carré, donnait la première du Jongleur de Notre-Dame, au théâtre de l’Opéra-Comique, avec cette distribution idéale : Lucien Fugère, Maréchal, le créateur, et Allard.
L’ouvrage a dépassé depuis longtemps, à Paris, la