pait. C’était exact. Je fus amené à lui confier mon aventure à propos de Roma.
Mon désir de trouver dans cette œuvre le poème rêvé fut immédiatement partagé par Henri Cain : quarante-huit heures après, il me rapportait l’autorisation des héritiers. Ceux-ci avaient signé un traité qui m’accordait un délai de cinq ans pour écrire et faire représenter l’ouvrage.
Il m’est agréable, aujourd’hui, de remercier Mme veuve Parodi, femme d’une rare et parfaite distinction, et ses fils, dont l’un occupe une situation éminente dans l’instruction publique.
Ainsi que je vous l’ai déjà dit, mes chers enfants, je me trouvais, en février 1910, à Monte-Carlo, pour les répétitions et la première représentation de Don Quichotte. J’habitais alors, déjà, cet appartement qui m’a tant plu, à l’Hôtel du Prince de Galles. J’y suis toujours revenu avec bonheur. Comment aurait-il pu en être autrement.
La chambre où je travaillais donnait de plain-pied sur un des boulevards de la ville, et de mes fenêtres j’avais une vue incomparable.
Au premier plan : des orangers, des citronniers, des oliviers ; à l’horizon : le grand rocher surplombant la mer aux flots d’azur, et, sur le roc, l’antique palais modernisé du prince de Monaco.
Dans cette calme et paisible demeure — chose exceptionnelle pour un hôtel — malgré l’affluence des familles étrangères qui y étaient installées, j’étais incité au travail. Pendant mes heures de liberté, entre les répétitions, je m’occupais à écrire une ouverture pour Roma ; j’avais emporté avec moi les huit cents