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Page:Massenet - Mes souvenirs, 1912.djvu/336

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MES DISCOURS

il est mort debout, ainsi qu’il convenait à ce rude travailleur. À quelqu’un des siens qui lui reprochait, en ces derniers temps, de se lever trop matin ne répondit-il pas que « les vieillards devaient faire de longues journées parce qu’ils n’en avaient plus beaucoup à faire ». Parole admirable à graver sur le marbre de sa tombe, car elle est l’indication de toute une vie.

L’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres a eu encore le regret de perdre un associé étranger en la personne d’Adolf Tobler, qui professait à Berlin la philologie romane depuis plus de quarante ans. Il était né le 23 mai 1835, près de Zurich.

Il contribua pour sa part, en plein dix-neuvième siècle, aux progrès et à la diffusion des études relatives à notre vieille langue française et à notre ancienne littérature. Et il est curieux de constater que cette œuvre pie fut entreprise à Berlin par un professeur de Zurich. Saluons donc d’un dernier adieu ce savant étranger qui devait aimer notre pays, puisqu’il en aimait les lettres.

Je ne voudrais pas quitter l’Académie des Inscriptions sans signaler ici ce qui fut pour elle le grand événement de cette année, je veux parler des récentes découvertes faites dans la haute Asie. Le 25 février dernier, M. Paul Pelliot est venu rendre compte à l’Académie des résultats de la mission qui lui avait été confiée dans le Turkestan chinois et qu’il a remplie avec une admirable énergie durant trois années. Les ruines explorées dans ces régions, les temples, les grottes à sculptures et à peintures nous révèlent des civilisations insoupçonnées, contemporaines des premiers siècles du christianisme. Mais la découverte la plus éton-