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Page:Massenet - Mes souvenirs, 1912.djvu/341

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MES DISCOURS
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apporteraient la fortune avec la gloire, et se lançait dans des spéculations philosophiques transcendantes et des plus hasardeuses. Affirmant sa foi ardente dans une autre vie supérieure, il appuyait complaisamment sur les délices de la planète lumineuse, où l’on ferait bombance, après avoir erré si misérablement sur une terre d’amertume.

Et Villiers de l’Isle-Adam, à moitié convaincu, de l’interrompre en s’abattant sur un banc : « Eh bien ! mon vieux, nous nous en souviendrons alors de cette planète-ci où nous sommes !»

Mais nous voici peut-être un peu loin de Schiaparelli, dont il convient de rappeler qu’il fut le premier à vouloir distinguer des « canaux » dans la planète Mars. Qui, d’ailleurs, pourrait prétendre le contraire ?

Le membre libre qu’a perdu l’Académie des Sciences s’appelait Eugène Rouché. Que de générations d’écoliers lui doivent d’avoir été initiés, bon gré, mal gré, aux beautés du carré de l’hypoténuse ! Enfin, il a trouvé sur les équations algébriques des nouveautés qui devinrent classiques dans le monde pédagogique.

L’Académie française a fait trois pertes cruelles : Eugène-Melchior de Vogüé, Henri Barboux et Albert Vandal.

On pourrait, semble-t-il, établir une sorte de rapprochement entre les destinées d’Eugène-Melchior de Vogüé et celles mêmes de Chateaubriand.

Comme il arriva pour Chateaubriand au château de Combourg, nous le voyons passer les premières années de sa jeunesse dans ce château de Gourdan, berceau de la noble famille des Vogüé ; il y trouve surtout de la mélancolie et de la méditation autour