jardin du Trocadéro, le Centaure Térée, les Chiens courants, le Faune taquinant de jeunes oursons, son œuvre tragique et si émotionnante : Gorille enlevant une femme, qui lui valut à l’Exposition de 1888 une médaille d’honneur acclamée, et cette Jeanne d’Arc populaire qui a fait de la place de Rivoli une sorte de lieu de pèlerinage patriotique. Ainsi il travailla sans s’arrêter, toujours svelte et alerte, jusqu’à l’extrême vieillesse puisqu’il est mort à 86 ans et que parfois encore on le surprenait à l’atelier triturant la glaise ou le ciseau à la main, l’esprit éveillé, la chanson aux lèvres, avec son air un peu narquois de vieux gamin de Paris.
Maintenant sa gloire repose dans un linceul de pierre, de cette pierre qu’il a tant aimée et qu’il animait de son souffle créateur. Elle lui dut souvent la vie, et elle l’encercle de mort.
Avec Georges Berger, notre Académie a perdu un gentilhomme d’art. Il n’en pratiquait aucun, mais il les aimait tous et les servit loyalement.
Il fut d’abord l’organisateur de nos grandes Expositions, celle si merveilleuse de 1889. Rappelons aussi l’Exposition spéciale d’électricité en 1881, d’où partirent les applications usuelles des découvertes d’Edison ; car c’est là aussi qu’on vit ou plutôt qu’on entendit la première application pratique du téléphone. Se rappelle-t-on la stupéfaction des auditeurs quand il leur fut donné de percevoir au bout d’un fil la musique qu’on faisait à l’Opéra ? De loin, c’est quelque chose.
La « Société des amis du Louvre » lui doit son existence. Il créa enfin ce « Musée des arts décoratifs » dont on connaît l’intérêt pratique. Il voulut entrer