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MES SOUVENIRS
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blier le tour vraiment poétique. En voici la traduction :

Il est sept heures, l’air en tremble encore !
Sono le sette, l’aria ne treme ancora !…



Je quittai Florence pour continuer par Pise le chemin du retour.

Pise me sembla dépeuplé comme si la peste y eût fait ses ravages ! Quand on songe qu’au moyen âge elle fut la rivale de Gênes, de Florence, de Venise, on se sent confondu de cette désolation relative qui l’enveloppe. Je restai seul pendant près d’une heure sur la place du Dôme, portant tour à tour mes regards curieux sur les trois chefs-d’œuvre qui y dressent leur artistique beauté : la cathédrale ou le Dôme de Pise, le campanile, plus connu sous le nom de Tour penchée, et enfin le Baptistère.

Entre le Dôme et le Baptistère s’étend le Campo-Santo, cimetière célèbre dont la terre fut apportée de Jérusalem.

Il me sembla que la Tour penchée voulut bien attendre que je sois passé pour ne point fléchir davantage sur moi, comme le Campanile de Venise, de funeste destruction. Mais non ! il paraît que cette tour, dont l’inclinaison, précisément, servit à Galilée pour faire ses fameuses expériences sur la loi de la gravitation, n’a jamais été plus solide. Ce qui servirait à le prouver, c’est que les sept grosses cloches qui, chaque jour, à plusieurs reprises, y sonnent à