Page:Massicotte - Faits curieux de l'histoire de Montréal, 1922.djvu/66

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rait. Les uns voulaient la confier à des hommes, les autres à des personnes du sexe féminin.

Comme il parut bientôt évident que ces dernières l’emporteraient, les partisans du camp opposé répandirent les plus vilains racontars sur les honorables femmes qui allaient prendre charge de l’hôpital.

Le gouverneur de Montréal, alors M. Josué Boisberthelot de Beaucours, se prêta au jeu des adversaires de Mme Youville et il fut l’un de ceux qui accusèrent celle-ci, « auprès du Ministre, d’avoir vendu de la boisson aux sauvages. » (Histoire du Monastère des Ursulines des Trois-Rivières, I, 264).

L’abbé Faillon, dans sa vie de Mme Youville (pp. 35 et 36) nous fournit d’autres informations qu’il puise dans les mémoires même de l’accusée.

« Bien plus, dit-il, on inventa contre elles (Mme Youville et ses compagnes) et on répandit dans le public les calomnies les plus injurieuses, jusqu’à assurer qu’au mépris des lois ecclésiastiques et des ordonnances du roi, elles vendaient des liqueurs fortes aux Sauvages et leur fournissaient ainsi le moyen de s’enivrer ; même, ce qui était le comble