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LA COMTESSE BERTRAND

elle révéla la chérusque, fit l’admiration de tous les Dillon, leurs parents et leurs alliés.

À la fin de 1812, Bertrand, remplacé à Laybach par Junot, fut appelé à un service de guerre et chargé, pour la première fois, d’un commandement en chef — celui du 4e corps de la Grande Armée, qu’il avait organisé à Vérone. Rien ne l’y avait préparé : néanmoins il fit à peu près figure. « Ses moyens, a dit Ameil, étaient peut-être au-dessous de son imagination. Il ne s’en faisait point accroire là-dessus. Il n’a jamais repoussé un conseil. L’intimité dans laquelle il vivait avec le général Morand lui fit le plus grand honneur. » D’autres sont plus sévères, critiquent âprement ce goût qu’eut l’Empereur d’attribuer des grands commandements à des officiers généraux ses aides de camp, qui n’avaient ni capacité ni expérience — tels Bertrand et Lauriston, « quoiqu’il y eût une grande différence dans la trempe de caractère de ces deux officiers ». Excellent ingénieur, Bertrand ne sortait point de la règle en menant mal un corps d’armée.

Lorsque l’Empereur dut pourvoir au remplacement de Duroc, grand maréchal du Palais, blessé à mort le 22 mai, au combat de Makersdorff, il hésita quelque temps ; Caulaincourt faisait fonction, puis, à Dresde, Drouot. Il agita les noms de Lauriston, de Drouot, peut-être de Narbonne et même, a-t-on dit, de Flahaut, avant de s’arrêter à Bertrand. Pour la fidélité, il ne pouvait mieux