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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

était entré en discussion avec le Grand maréchal et avait refusé de partir, disant qu’on ne lui avait pas payé ce qu’on lui avait promis pour aller à l’île d’Elbe. On se trouva donc dans un grand embarras. Joseph offrit son cuisinier, Michel Lepage, un garçon de Mortefontaine, qui l’avait suivi et devait passer avec lui en Amérique. Lepage consentit par grâce à accompagner l’Empereur ; mais il était médiocre en son art, peu débrouillard, d’un caractère difficile et d’un dévouement problématique. On dut le renvoyer en 1818.

Il y eut dans cette domesticité, certaines mutations : Cipriani mourut à Sainte-Hélène ; Archambault jeune, Rousseau, Santini furent nominativement contraints par les Anglais de quitter leur maître ; Gentilini malade fut rapatrié. En remplacement de Cipriani et de Lepage, la Famille impériale envoya le chef d’office Jacques Coursot et le cuisinier Jacques Chandelier. Coursot venait de Madame mère, dont il avait été un des valets de chambre ; Chandelier, né à Melun en 1798, était entré, en 1813, page-rôtisseur dans la Maison, et, après 1815, était passé chez la princesse Pauline. Il était de médiocre santé, mais sincèrement dévoué. Ces deux hommes étaient de même formation que les autres serviteurs, et ne les déparaient pas.

De plus, le général Bertrand avait pour valet de chambre un nommé Bernard Hayman, natif de Gand, dont la femme était femme de chambre de