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LONGWOOD

rables. La Compagnie renonça momentanément à ce projet ; elle adopta de replanter les bois dévastés par le bétail, les chèvres et les moutons. Les arbres étaient en effet dans l’île d’une telle rareté qu’il était interdit d’en couper, sous les peines les plus sévères. Tout le combustible, bois et charbon venait d’Angleterre. Pour planter Longwood, on s’arrêta d’abord à des peupliers d’Italie dont on espérait de l’ombre et une croissance rapide ; ils ne prospérèrent point ; l’on revint alors aux gommiers, seuls capables de résister au vent et de végéter sur ce sol de basalte. La clôture et la plantation de Longwood, sur environ six cents acres, coûtèrent à la Compagnie au delà de huit mille livres sterling, sans lui rapporter jamais un pied de bois de charpente.

Pour prévenir une insurrection militaire telle que celle de 1811, où le lieutenant-gouverneur avait été enlevé à Longwood par les mutins sans avoir pu se défendre, le gouverneur Wilkes, qui avait singulièrement développé le travail des Chinois dans l’île, imagina, en 1813, de mettre en culture certains terrains du plateau, au lieu appelé Deadwood, et d’y établir des troupes à demeure. Il fit donc défricher et enclore une étendue de trente-six acres, où il réunit des baraques, des corps de garde, une maison de gouvernement, un hôpital et d’autres bâtiments, qu’il alimenta d’eau moyennant des aqueducs et réservoirs, dont l’établissement coûta treize mille livres sterling. Cet ensemble de