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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

constructions se trouvait groupé sur le même plateau que Longwood, mais à une certaine distance ; l’eau, très chargée de magnésie, médiocrement potable et devant d’abord être bouillie, n’était amenée par les conduits qu’aux baraques de Deadwood. De Longwood, il fallait aller chercher l’eau potable à une source située à douze cents mètres de la maison ; on la charriait dans des tonneaux ouverts ayant contenu du vin ou du rhum et elle arrivait sale et trouble.

Dans l’enclos de Longwood, les bœufs de la Compagnie pénétraient à leur aise ; aussi rien n’y poussait. Au surplus, on ne trouvait guère dans l’île de légumes frais qu’au jardin de la Compagnie ; les quelques habitants qui faisaient valoir leurs terres n’y cultivaient que des pommes de terre, qu’ils vendaient avantageusement aux navires en relâche ; ils en produisaient ainsi entre six et sept mille boisseaux par an et ne se souciaient point de cultures qui eussent exigé plus de frais… Tous les objets de consommation venaient du Cap de Bonne-Espérance, d’Angleterre, du Brésil, ou de la côte d’Afrique, mais surtout d’Angleterre et du Cap. Ainsi les vêtements, les meubles, les matériaux même de construction, jusqu’au charbon de terre dont, malgré l’assurance des géographes, on ne trouvait pas dans l’île un simple morceau. La livre de bouvillon coûtait six pence et demi ; le bœuf, première qualité, 1 sh. 2 d.; inférieur 11 d. ; le mouton, de 1 sh. 2 d. à 1 sh. 6 d. ; l’agneau,