Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
5
BEKER COMMANDANT DE LA GARDE

faire exécuter les lois sur la conscription, pour défendre Belle-Isle-en-Mer menacée d’une descente anglaise, enfin pour commander, en 1814, la 7e et la 19e divisions militaires. N’ayant reçu des Bourbons que la croix de Saint-Louis, il ne paraissait leur être attaché par nul lien et lorsque, élu par le département du Puy-de-Dôme l’un de ses représentants à la Chambre, il présenta à l’Empereur la députation du collège électoral, il le fit en termes d’une fidélité résolue. Depuis le 20 juin pourtant, il avait été l’objet de diverses désignations qui pouvaient faire douter de son dévouement : ainsi avait-il été adjoint par le ministre de la Guerre au général Grenier pour organiser la défense de Paris et surtout avait-il été nommé membre de la Commission administrative de la Chambre et commandant de sa garde.

Cet homme, comblé des faveurs de Napoléon, ne devait guère — à moins de circonstances ignorées — avoir des revanches à prendre, et, si l’on s’étonne qu’il ait accepté une telle mission, l’on voudrait imaginer qu’il le fit pour se rendre utile à l’Empereur.

Celui-ci ne voulut point voir en Beker un geôlier ; après une longue conversation, il lui dit : « Qu’on me donne les deux frégates que j’ai demandées et je pars à l’instant pour Rochefort ; encore faut-il que je puisse me rendre convenablement à ma destination sans tomber aux mains de mes ennemis. »