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SIR HUDSON LOWE

de son père, en garnison à Gibraltar. Il s’y distingua par son assiduité, son impeccabilité dans le service ; il se rappelait encore, dans les dernières années de sa vie, la réprimande qu’il avait reçue d’un supérieur parce que, faisant une ronde sur les remparts sous une tempête de vent et de pluie, il ne l’avait point interpellé à la distance réglementaire. Après cinq ans de services, il obtint un congé, mais ce ne fut point pour l’employer à de futiles plaisirs : avec très peu d’argent, il fit un long voyage à travers l’Italie, sans en savoir le moins du monde la langue. Il apprit ainsi l’italien et le parla couramment, ce qui lui fut d’un grand secours pour sa carrière. De plus, il vit beaucoup de choses : entre autres, à Rome, tuer Bassville.

De Gibraltar, où il était rentré, il vint en Corse avec son régiment, sous les ordres supérieurs de Sir David Dundas, qui avait commandé la garnison anglaise à Toulon. Il prit part aux opérations de guerre et, semble-t-il, au combat de Bocognano, où le 50e subit des pertes. Il tint garnison à Ajaccio, capitale de ce royaume avec lequel Paoli avait tenté la vanité anglaise pour qu’elle se rendît propice à la rapacité corse. Il s’y lia avec certains insulaires devenus employés anglais, tels Campi, celui-là même qui fut secrétaire général du département du Liamone en l’an VI, et mena une guerre implacable contre quiconque n’était point de son avis. Campi lui fit, sur Napoléon Buonaparte et ses services devant Toulon, des récits enthousiastes :