Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/259

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
241
LES COMMISSAIRES

rope, pour violer ses propres lois et garder hypocritement les apparences de la générosité, de l’hospitalité et du libéralisme ; l’Angleterre qui, par Lord Castlereagh, avait ouvert l’opinion que l’Europe, en lui abandonnant la garde de Napoléon, pourrait tout de même le faire surveiller, ne se fût nullement souciée, ce point acquis, que l’Europe entrât dans ses arrangements à l’égard d’un prisonnier. Avant même qu’on se fût emparé de lui, le 15 juillet. Lord Liverpool écrivait à Lord Castlereagh : « Dans le cas où nous le prendrions, nous préférerions qu’il n’y eût point de commissaires appointés par les autres puissances, mais qu’il fût entièrement remis à notre propre discrétion ». Le 21, il écrivait : « Nous sommes extrêmement peu portés à admettre des commissaires de la part des autres puissances ; un tel arrangement pourrait être admissible pour quelques mois, mais, lorsque des personnages d’un tel caractère résident dans un endroit où ils n’ont rien à faire, ils sont bientôt fatigués, se querellent vraisemblablement entre eux et ces disputes peuvent devenir un embarras sérieux pour la garde exacte du prisonnier. » L’idée des commissaires ayant été suggérée, au début, par Castlereagh lui-même, il pouvait reconnaître, après examen, qu’elle ouvrait la porte à beaucoup d’objections, mais il se sentait embarrassé pour la retirer. Liverpool insinua alors que, pour sauvegarder le principe, et, en même temps, ménager des économies aux Puissances