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LE LIVRERA-T-ON AUX ALLIÉS ?

qu’à l’arrivée des passeports. Il importe au bien de l’État, qui ne saurait lui être indifférent, qu’il y reste jusqu’à ce que son sort et celui de sa famille aient été réglés d’une manière définitive. Tous les moyens seront employés pour que cette négociation tourne à sa satisfaction ; l’honneur français y est intéressé, mais, en attendant, on doit prendre toutes les précautions pour la sûreté personnelle de Napoléon et pour qu’il ne quitte pas le lieu qui lui est assigné. » Ordre à Beker de signifier l’arrêté à l’Empereur et de faire observer à Sa Majesté que « les circonstances sont devenues tellement impérieuses qu’il devient indispensable qu’elle se décide à partir pour se rendre à l’île d’Aix ». Faute par l’Empereur de se conformer à ces injonctions, on exercera la plus active surveillance pour qu’il ne puisse sortir de Malmaison ; on fera garder toutes les avenues qui aboutissent vers le château. « Je vous réitère, Monsieur le général, que cet arrêté a été entièrement pris pour l’intérêt de l’État et la sûreté personnelle de l’Empereur ; sa prompte exécution est indispensable. Le sort futur de Sa Majesté et de sa famille en dépend. »

L’écarter des environs de Paris où sa présence pouvait déconcerter les mesures prises par Fouché ; l’interner à bord d’un navire, prison flottante, d’où il ne pourrait penser à s’évader ; marchander plus ou moins pour le livrer, c’était là tout le plan des membres de la Commission de Gouvernement. Si l’on avait le droit d’hésiter sur la générosité de