Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
297
LA VIE À LONGWOOD

moins contentes ; quant aux hommes, parfois il les emmène faire un tour à cheval, ou se promène à pied avec eux dans l’enclos, mais nul ne s’assoit en sa présence.

Il a abandonné l’uniforme des Chasseurs à cheval de sa garde qu’il a le plus souvent porté et qu’il a endossé encore le jour où il a quitté les Briars pour Longwood ; mais le costume qu’il a adopté, l’habit de chasse, a encore une certaine allure militaire. Il le porte avec la veste et la culotte de basin blanc, les bas de soie et les souliers découverts à boucles d’or : c’est en pareille tenue qu’on doit se présenter à Longwood.

À déjeuner, il n’invite presque jamais personne, sauf de ses officiers, lorsqu’il déjeune dans le jardin ; il préfère déjeuner dans sa chambre pour ne pas avoir à s’habiller et prolonger ainsi la matinée en robe de chambre jusque vers deux heures ; mais, à sept heures du soir (où était d’abord le dîner il fait très souvent, presque quotidiennement, inviter quelques convives : les Wilkes, les Skelton, l’amiral, le colonel Bingham, des officiers du 53e par séries, tout ce qui, dans l’île, est d’une certaine tenue. Et les convives sortent de là fort impressionnés. Santini, faisant fonction d’huissier, en livrée de son emploi, tient la porte et introduit. Gentilini, comme chef des valets de pied, fait avec Rousseau, l’argentier, fonction de couvreur de tables, et dirige le service des matelots devenus valets de pied. On ne sert qu’en