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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

saluer que sur une lettre d’audience délivrée par le Grand maréchal. Après avoir passé le poste, ils devront encore se présenter au Grand maréchal. À la grille de Longwood, un des serviteurs de l’Empereur « remplira les fonctions de suisse et les sentinelles devront lui adresser les visiteurs pour qu’il leur apprenne s’ils seront reçus ». Arrivés à la maison, si ce sont des personnages d’importance, ils trouveront, dans le salon d’attente, les généraux de la suite de l’Empereur, en uniforme, qui leur feront les honneurs et ils seront introduits dans le cabinet de l’Empereur, qui les recevra debout, et, s’ils ne parlent pas le français, leur adressera par Las Cases quelques paroles ; parfois même il entrera en conversation. Par la suite, le général Gourgaud parle suffisamment l’anglais pour servir d’interprète ; Bertrand, dont la femme est Anglaise, et dont certains des enfants ne parlent qu’anglais, arrive assez vite à se faire comprendre. Les Montholon à la fin parlent anglais, et M. de Montholon, lors de son retour en France, se trouvera l’anglomane le plus décidé.

Lorsque les visiteurs sont des habitués, comme les Wilkes, les Skelton, les Balcombe, souvent l’Empereur fait atteler, invite les dames à monter près de lui, dans sa calèche menée en d’Aumont, et l’on fait le tour de l’enceinte. Malgré l’adresse connue des Archambault, les dames, toutes neuves à un tel jeu, sont fort effrayées et ne sont pas