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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

Cette combinaison était excellente, mais l’Empereur ne s’y prêtait pas. Il persistait à être malade, à l’être de plus en plus, à ce qu’affirmait O’Meara, à n’admettre aucun consultant qui eût la confiance du gouverneur, à ne point sortir de sa chambre, à ne point prendre l’air ; et, d’autre part, Lowe, n’osant prendre sur lui d’enlever au malade le seul médecin dans lequel il dît avoir confiance, avait demandé des instructions à Londres d’où on lui avait interdit, jusqu’à nouvel ordre, de se défaire du médecin.

Telle était la situation, en Europe et à Sainte-Hélène, lorsqu’un incident déplorable vint la dénouer au profit des Anglais et réduisit à néant toutes les espérances qu’avaient formées les amis de l’Empereur sur la convocation d’un Congrès européen devant lequel ils comptaient porter la question de la Captivité, des rigueurs inutiles dont on affligeait l’Empereur et du préjudice qu’elles portaient à sa santé. Un des compagnons de Napoléon sortit exprès de Longwood pour donner le plus formel démenti aux bulletins d’O’Meara et, sur tous les points, rendre justifiables les persécutions d’Hudson Lowe.

Contre Las Cases, Gourgaud s’était fait l’allié de Montholon. L’un et l’autre haïssaient « le jésuite », cherchaient à lui nuire, à l’écarter de l’Empereur, à lui rendre la vie à ce point insupportable qu’il cédât la place. Las Cases parti, Gourgaud et Mon-