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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

tés avec autant de vérité que de force dans le mémoire » des plénipotentiaires russes, ils flétrissent comme il convient « les rapports mensongers répandus sur le compte de ce prisonnier par une malveillance active, recueillis par l’esprit de parti ou la crédulité » ; puis ils font leurs déclarations solennelles — et tel est en Europe le résultat des bavardages de ce Gourgaud pour lequel on ne saurait alléguer que cette atténuation : qu’il fut peut-être sous l’empire de certaines excitations momentanément délirantes et qu’il émit alors des allégations qui dépassaient sa pensée.

À Aix-la-Chapelle les dénonciations de Gourgaud ont procuré le resserrement du prisonnier et une captivité désormais sans espoir ; à Longwood c’est l’existence même de l’Empereur qu’elles mettent en cause. Par le retour du courrier qui a apporté les dépêches de Lowe énonçant ce que Lord Bathurst appelle « la confession du général Gourgaud ». le gouverneur a reçu l’ordre d’établir, entre les personnes de la suite du général Bonaparte et les habitants de Sainte-Hélène, toutes les restrictions qui lui paraîtraient nécessaires pour empêcher la continuation des correspondances, clandestines. « Si les personnes de la suite ne se soumettent pas aux restrictions nouvelles, vous leur interdirez, écrit Bathurst, tout rapport avec le général Buonaparte. »

Le 9 mai, Goulburn donne audience à Gourgaud. Le 16, Lord Bathurst, considérant « que les rap-