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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

il dispose « des six millions qu’il a placés en partant de Paris et des intérêts à raison de cinq pour cent depuis juillet 1815 ». Il doit penser que ce fonds s’élève entre sept et huit millions ; mais il n’emploie alors positivement que cinq millions cinq cent mille francs et, par là, estime-t-il qu’il aura mis les legs imputés sur ce fonds à l’abri de toute réduction.

Il se tient encore essentiellement dans la réalité le 22, lorsqu’il signe tous les états qui lui ont été présentés. Les boîtes et les tabatières restent à inventorier. Il demande à Marchand la cassette qui les renferme et il en dicte la liste. Il met une boîte de côté pour Lady Holland : cette boîte, ornée d’un très beau camée, lui a été donnée par Pie VI, après le traité de Tolentino. Il écrit lui-même, de sa main, sur une carte : « Napoléon a Lady Holland ; témoignage d’estime et d’affection. » Il charge le comte de Montholon de la remettre, en exprimant sa gratitude à Lord et à Lady Holland. Il sort une autre boîte qu’il destine au docteur Arnott ; M. de Montholon y joindra 12.000 francs en or. La boîte, d’or, porte sur le couvercle un cartouche allongé figurant des grappes de raisin ; au centre était un écusson vide : l’Empereur, tout en disant à Marchand qu’on eût à y faire graver l’initiale de son nom, a pris des ciseaux et, de la pointe, a tracé un N malhabile : Cet N autographe parut bien autrement précieux au docteur Arnott que s’il avait été dessiné par le plus habile orfèvre.