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LES OBSÈQUES

la victoire. Les Anglais ni les Oligarques du monde entier ne sont parvenus à le découronner ; mourant dans celle étable où l’ont confiné la bonne foi et la générosité britanniques, il demeure tel qu’il a voulu être pour sa nation, pour son fils, pour la postérité : le Chef quatre fois unanimement acclamé par son peuple, le Souverain oint et sacré par le Souverain Pontife, l’Élu de la France et de Dieu. Nulle puissance au monde n’a prévalu contre lui et ses prédictions prophétiques annoncent aussi formellement le désastreux suicide de Castlereagh que l’extinction de la dynastie hanovrienne, que l’effondrement de l’Oligarchie britannique et l’écroulement de son empire.

À deux heures, en présence de Bertrand et de Montholon, de trois officiers et de sept médecins anglais, de l’abbé et des serviteurs personnels de l’Empereur, Antommarchi procède à l’autopsie. Il y a, entre les médecins, discussion quant au foie, dont on a constaté les adhérences à l’estomac et dont le volume paraît extraordinaire. Il est enflé, dit Shortt ; il ne l’est point, dit Arnott ; et Sir Thomas Reade, l’assistant de Lowe, intervient. D’ailleurs, il n’y a point à en douter, la cause de la mort est le squirre à l’estomac ; l’existence a même été prolongée par le gonflement du foie qui a obturé la perforation. Une fois recueillies, les observations que l’Empereur a ordonné que l’on fit sur son cadavre pour préserver son fils de la maladie dont il est mort, Bertrand et Montholon