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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

canot, suivi de près par le porteur du writ qui, lui aussi, avait trouvé une barque ; il passa sur le Tonnant qu’il traversa, descendant d’un côté, durant que l’individu montait de l’autre ; il fut suivi encore vers Cadzand, mais, étant sur une barque à douze avirons, il distança l’homme, lui donna le change autour du Ramehead, et gagna le Prometheus, sur lequel il hissa son pavillon, en attendant que le Tonnant l’eût rejoint. Par les transes où étaient jetés ainsi, en même temps que les ministres, les chefs de la marine anglaise, s’ils étaient rejoints par ce porteur d’un papier dont ils ignoraient le contenu, mais auquel ils eussent dû obéir s’ils avaient été touchés par lui, c’est assez pour juger quelle était, dans leur conscience même, la violation de la Constitution et quel l’abus de la force.

C’était le 4 août à midi. Le 2, à Paris, entre la Grande-Bretagne et l’Autriche, la Grande-Bretagne et la Russie, la Grande-Bretagne et la Prusse, des traités identiques avaient été signés. Ils étaient ainsi conçus :

Au nom de la Très Sainte et Indivisible Trinité, Napoléon Buonaparte étant au pouvoir des Puissances alliées, Leurs Majestés… se sont concertées, en vertu des stipulations du traité du 25 mars 1815, sur les mesures les plus propres à rendre impossible toute entreprise de sa part contre le repos de l’Europe.

I. — Napoléon Buonaparte est regardé, par les puissances qui ont signé le traité du 25 mars dernier, comme leur prisonnier.