Page:Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu, 1862.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE II


La carrière des armes. — La garnison de Bordeaux. — L’initiation à l’école de Martinez de Pasqualis. — La doctrine secrète de Martinez. — Son Traité inédit. — La chute et la réintégration. — Les opérations théurgiques et le commerce avec les esprits supérieurs. — Une discussion entre Martinez et Saint-Martin. — Appréciation des Illuminés de France par M. de Maistre.

1766-1771

De la magistrature Saint-Martin était passé dans la carrière des armes sans préparation aucune, sans transition. Le duc de Choiseul, pour obliger sa famille, lui avait fait délivrer, selon les usages du temps, un brevet d’officier dans le régiment de Foix, comme il avait fait donner à d’autres des brevets de chambellan.

On ignore si le jeune lieutenant improvisé, rendu à son corps qui tenait garnison à Bordeaux, s’y appliqua à quelques études de science militaire, ou bien s’il se borna tout simplement aux devoirs communs de son grade et de son métier. Dans ses notes, je ne trouve trace de rien de ce genre. Ce qui explique quelque peu, dans la vie de M. de Saint-Martin, l’absence de toute préoccupation militaire, c’est que le traité de Versailles,