Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/100

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fausses applications conduisent forcément ces principes en morale et en droit social. Ils établissent une liberté absolue, et il n’y a pas de liberté de cette espèce, du moins il n’en est qu’une, celle de l’ordonnateur suprême de toutes les autres. Or, M. de Schelling n’admettait pas celle-là précisément qu’il fallait mettre à la tête. La nature, l’être universel, dit-il, n’arrive à la subjectivité, c’est-à-dire à la liberté et à la conscience de soi, que successivement ou, en d’autres termes, dans le temps. Quoiqu’on ne puisse pas concevoir d’époque où l’absolu, c’est-à-dire la raison subjective de l’univers, aurait existé seul et sans l’univers objectif ; quoique, au contraire, l’un et l’autre soient également éternels, en d’autres termes, quoique la matière et le créateur n’aient jamais existé l’un sans l’autre, et séparément l’un de l’autre, il n’y a pas moins eu développement et perfectionnement successif dans l’existence du monde. Seulement ce développement, ce perfectionnement a été tout interne. Cela est loin de constituer