Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/119

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système de M. de Schelling se compose aujourd’hui de ces trois branches, division qui n’était pas prévue de prime-abord, et qui est en même temps la preuve d’un grand progrès dans les idées du philosophe et celle d’une grande influence exercée sur lui par les idées de son temps. Cette marche est celle du monde depuis cinquante ans. De l’étude de la nature, qu’on divinisait un peu à la fin du dernier siècle, on passa bientôt généralement à celle de l’humanité, de l’esprit et de la raison. De cette étude nous passons enfin, tous, a celle de la divinité, de la révélation, de la religion. Il n’est pas étonnant qu’un esprit aussi supérieur que M. de Schelling ait marché comme son temps, et lui reprocher comme on fait, de n’avoir pas toujours enseigné de même, de n’avoir pas employé toujours la même terminologie ; relever avec un soin scrupuleux toutes les variations qu’il a présentées successivement à la critique de ses adversaires, c’est presque faire son éloge. Ces variations sont autant de progrès dont un