Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/152

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aussi exercé, aussi universel, vient déclarer, dès le début, que Dieu est le véritable objet de la philosophie. M. de Schelling, qui exagère quelquefois comme tout le monde, dit même qu’il est le seul objet de cette science. Qu’a-t-elle à en dire ?

« Comme objet de spéculation, Dieu a deux faces, l’une c’est son être ou sa substance, l’autre son existence. »

Pour ce qui est de l’existence de Dieu, la grande difficulté est d’en avoir une preuve directe, une preuve de fait, une autre preuve qu’une preuve de logique, l’idée de son être. C’est là toujours ce qu’on nous offre, cette vieille démonstration entachée d’un vice fondamental. En effet, nous avons beau remonter d’idée en idée, d’abstraction en abstraction, et, pour prouver que nous tenons mieux l’une que l’autre, dire que toute idée a un objet, tout objet de connaissance une existence, celle de Dieu n’est pas prouvée par cette déduction. L’existence logique l’est sans doute ; l’existence mé-