Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/153

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taphysique ne l’est pas. M. de Schelling est-il plus heureux que d’autres sur cette question, la plus importante de toutes ? Il est ici, comme ailleurs, fort ingénieux dans sa critique, et il s’amuse surtout de l’erreur où est tombé à cet égard le plus illustre de ses disciples. « J’ai fait la moitié d’une chose, dit-il en riant, et Hegel l’a prise pour le tout : j’ai donné la déduction logique, il l’a prise pour la démonstration réelle. » Cela est plein de sel, comme tout ce qu’il dit sur son célèbre émule, mais cela ne fournit à personne la seconde moitié d’une preuve que tout le monde veut avoir complète, et dont cette moitié est la plus importante. Cette moitié, M. de Schelling ne l’offre pas en philosophe ; il la présente en chrétien, au moyen de la foi qu’il porte « à ce qui est écrit, » à la révélation. Cela est très chrétien, mais cela n’est que sage de la part d’un penseur qui ne veut pas retomber dans la vieille aberration de Kant. J’ai dit que ce dernier ne trouvait pas la raison spéculative capable de donner un autre Dieu qu’un