Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/190

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les premières pensées de sa philosophie de la nature, les théories des gnostiques n’occupaient plus guère les esprits, même en Allemagne. Il est vrai qu’il y a moins de traces de ces théories dans l’ancien enseignement du philosophe que dans celui qu’il professe aujourd’hui, et que les travaux les plus importants sur les gnostiques ont précédé de plusieurs années la philosophie de la révélation et celle de la mythologie. Or, M. de Schelling sait avec attention tous les progrès et tous les travaux de ses contemporains. Toutefois, s’il a subi l’influence de quelques ouvrages modernes, il a sûrement aussi pris le gnoticisme à sa source. Il s’est en effet pénétré de son esprit, il s’en est laissé envahir beaucoup plus qu’il ne fallait. Il a du moins ceci de commun avec les gnostiques, qu’il rattache aux textes sacrés des théories qui font évidemment violence à ces textes, et les prennent dans un sens fort différent de celui qu’ils présentent naturellement.

Cependant le jugement général de M. de Schel-