Aucun n’a plus de sève, aucun n’est plus fertile ;
C’est l’arbre vigoureux, l’arbre de l’Évangile :
Que ton maître permette au zèle du Croyant
De le planter partout sur le sol Ottoman,
Sur le flanc des rochers, au sommet des montagnes
Au milieu des cités, au milieu des campagnes ;
Tu le verras porter des fruits délicieux,
Des fruits qu’ont savourés les habitants des cieux ;
Sous ton brûlant climat son immense ramure
Rafraîchira le sol de ses flots de verdure ;
Cet arbre, asile sûr pour l’Arabe en danger,
Dans les plus mauvais jours pourra le protéger.
Ni le simoun ardent, ni la noire tempête,
Jamais sous cet abri ne frapperont sa tête ;
Ému de gratitude, à son divin aspect,
Il courbera son front avec un saint respect.
Contemplez ce ballon qui lentement déploie
Les immenses contours de sa robe de soie ;
Dans les champs de l’espace il a pris son essor ;
Il monte vers la nue, il monte, il monte encor,
Puis, sur l’aile d’un vent impétueux, rapide,
Il emporte bien loin son pilote intrépide ;
Tel notre char d’abord s’élève doucement ;
Puis, soudain, dans les airs volant légèrement,
Il s’élance d’un bond vers les champs d’Idumée,
Et poursuit le chemin que notre sainte armée
Sur les pas de Bouillon avait pris autrefois,
Lorsque de Pierre-Ermite elle entendit la voix.
Des crimes des humains victime volontaire,
Depuis plus de mille ans, sur le sanglant Calvaire
Un Dieu, pour nous ravir à d’éternels malheurs,
Était mort accablé d’opprobre et de douleurs ;
Il avait replongé Satan dans son abîme.
Du saint Libérateur la morale sublime
Fit d’un bonheur nouveau tressaillir l’univers ;