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Nous nous rappellerions une antique valeur ;
Contre nos ennemis nous marcherions sans peur ;
D’un prince dévoué nous suivrions la bannière,
Et nous irions mourir ensemble à la frontière !


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De la vérité nue intelligents soldats,
Dans l’arène de paix livrez d’autres combats.
Ah ! quand l’impiété, quand l’émeute hardie
Répandent en tous lieux le crime et l’incendie ;
Quand, dans tout l’occident, grondent les passions ;
Quand, le jour et la nuit, hurlent les factions,
Pourriez-vous conserver un cœur froid, impassible ?
Frères, je vous connais : non, non, c’est impossible !
Non, vous résisterez à ces fougueux tyrans !
S’ils se sont abaissés, vous deviendrez plus grands,
Plus grands par votre foi, par votre ardent courage,
Et vous saurez abattre une horde sauvage !
Zélés imitateurs du Dieu de vérité,
Vous leur ferez aimer la tendre charité.


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Hélas ! Dans notre ciel, qui d’une ombre se voile,
Chaque nuit voit pâlir ou s’éteindre une étoile !
Ah ! si, pour éclairer nos sentiers ténébreux,
Il ne nous restait pas un astre radieux,
Bientôt nos ennemis, dont croît toujours le nombre,
Viendraient nous assaillir, nous surprendre dans l’ombre !
Mais toujours devant nous, frères, n’avons-nous pas
Le bel astre du Christ pour diriger nos pas ?
Que votre âme aujourd’hui repousse donc la crainte,
Et luttez vaillamment dans cette guerre sainte !
Tout Croyant doit marcher ; levez-vous et venez !
Par la victoire un jour vous serez couronnés !


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Ô mes jeunes amis, le monde vous contemple !
Au faible, à l’ignorant vous servirez d’exemple.
Vos vertus survivront à l’oubli du trépas ;