Page:Maturin - Bertram, trad. Taylor et Nodier, 1821.djvu/108

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les murs de ton château, ne chercheras-tu pas le lieu de notre dernier rendez-vous ? qu’il soit le lien de notre dernière séparation. Ô Imogène, le Ciel qui nous refuse les délices de l’amour, nous cédera au moins les joies de l’angoisse et achevera de m’enseigner la fierté de la douleur ! Cette heure d’un éternel abandon, éclairée de la lueur incertaine des étoiles… je la goûterai plus délicieuse que de longues années d’amours heureux. Quelles larmes chères et brûlantes, dans cette heure de ravissemens… le souvenir de nos beaux jours, lorsque nous étions si libres de soins et de douleurs, remplira notre ame. Cette heure éclairera le chemin ténébreux de mon voyage. Les yeux d’Imogène auront rencontré mes derniers regards, le cœur d’Imogène aura répondu à mes derniers soupirs, les larmes d’Imogène auront baigné ma joue, confondues avec mes larmes… Hélas ! elles ne baigneront pas ma tombe…

Imogène.