Page:Maturin - Bertram, trad. Taylor et Nodier, 1821.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

front sillonné. Je veux le tirer de ce rêve horrible. Étranger, réveille-toi !

L’Étranger.

Que veux-tu ? Ma vie est en ton pouvoir.

Le Prieur.

Homme malheureux,dont les seules craintes trahissent l’affreuse position, qui es-tu ? Parle.

L’Étranger.

Tu dis que je suis malheureux, et tu dis la vérité ; ces vêtemens en lambeaux, ces membres nus et meurtris le témoignent assez. Que veux-tu davantage ? Je ne me dérobe pas à ta question…. Je suis misérable, et fier de ma misère ; c’est la seule chose qui me reste de l’existence de l’homme.

Le Prieur.

Qu’importe la misère extérieure ? Elle a été le sort des bienheureux saints sur la terre.